La vie de Maximin

Le dimanche 20 septembre 1846 à Corps
Le père Giraud

Mobirise


On sortait de la grand-messe lorsque nous arrivâmes à Corps, Pierre Selme et moi, nous allâmes de suite à la maison, mon père n'y était pas, nous trouvâmes ma belle-mère, qui dit à Pierre Selme que mon père était au cabaret, suivant son habitude, et Pierre Selme lui répondit: « Eh bien, je vais t''y trouver; en attendant, faites-vous raconter par Maximin ce qu'il a vu hier: il a bien du bonheur, il a vu la Ste Vierge. » Et il sortit. Je racontai à ma belle-mère ce que j'avais vu et entendu la veille, puis elle me conduisit chez ma grand-mère. Elle n'habitait pas avec nous, le temps me durait beaucoup de la voir, ne l'ayant pas fait depuis 8 jours. Là, il me fallut répéter ce que j'avais dit à ma marâtre et ma pauvre grand'mère pleura beaucoup en l'entendant. Sa maison fut bientôt remplie de monde amené par la curiosité et le désir de savoir la grande nouvelle qui commençait déjà à se répandre. En ce jour commença mon supplice, qui devait durer si longtemps: celui de répéter sans fin la même chose et d'être en tout [soumis] aux questions sans cesse renouvelée d'une foule curieuse et avide, qui ne vous laisse aucun repos. Elle vous suit partout, ne nous laissant ni le temps de manger et de boire, ni celui de dormir et de respirer un peu.

Ce que je regrettais surtout, c'étaient les amusements de mon âge. Mon bonheur était d'échapper un moment pour jouer avec mes camarades. Mais je vis bientôt qu'il n'y avait plus moyen; ceux-ci n'osaient plus, ils m'appelaient l'enfant de la Sainte Vierge. Je me trouvais au milieu d'eux tout à fait désorienté, ce n'était plus ma place. La faveur de cette belle Dame m'avait séparé de tous mes compagnons pour me rendre tributaire de son peuple. C'est en vain que j'ai regimbé contre cet aiguillon, il m'a fallu toujours me trouver au milieu de la foule où je tombais souvent de lassitude, épuisée par les questions et les réponses. Pardonnez-moi, chers lecteurs, ce n'est pas une plainte, mais un fait que j'énonce./ Pendant 6 ans, et même plus, j'ai été semblable à un enfant couvert d'abeilles auprès d'une ruche qui essaime, sans pouvoir s'en défendre: plus il se débat, plus elles le serrent et le piquent, s'il se sauve, elles s'acharnent à sa poursuite et leurs aiguillons deviennent plus cuisants.

Pierre Selme, en abordant mon père, lui dit qu'il avait ramené Mémin et lui demanda s'il savait le bonheur qu'il avait eu.
« -Quel malheur? ») répondit mon père, qui ne comprenait pas; « lui serait-il arrivé quelque chose ? Un bœuf lui a-t-il passé par-dessus? S'est-il précipité?
-Non, répondit Pierre Selme, rassurez-vous, votre enfant est plus heureux, il a eu le bonheur de voir la Sainte Vierge!
-Tu croirais cela, toi? C'est une servante de curé qui a voulu rire. »
Et tous les hommes de dire comme mon père, de rire à gorge déployée et de boire à verres pleins.
C'était nuit close et déjà bien tard lorsqu'il se retira. Fatigué de la journée, j'étais au lit. Il me fit lever pour lui faire mon récit. J'en étais au milieu, lorsque m'interrompant, il s'écria : « Quelle personne assez habile a pu t'apprendre tant de choses en un instant ? Voilà 3 ans que je me tue à te répéter ton Pater et ton Ave, et tu ne le sais pas encore !» Et maugréant, il gagna sa couche.

Le lendemain et les jours suivants sa mauvaise humeur fut au comble; elle s'exerçait sur les gens qui remplissaient la maison du matin au soir. Il les chassait avec colère en disant: « Laissez mon fils tranquille et à son travail, il faut qu'il gagne son pain. » Mais, il eut beau faire, toujours ils revenaient et en plus grand nombre.
Enfin, le jeudi soir, il voulut entendre mon récit, m'interrompant au beau milieu comme la première fois et répétant son exclamation.
« Mon père, lui répondis-je, ce n'est pas la fin, laissez-moi vous dire qui vous regarde; car, cette belle Dame, elle m'a parlé de vous.

-Comment, de moi, que t’as-t-elle dit? »
Et je continuai. « N'avez-vous pas vu du blé gâté, mes enfants ? Je répondis: « Oh! non, Madame, nous n'en avons pas vu » Alors elle me dit: « Mais toi, mon enfant, tu dois bien en avoir vu une fois, vers le Coin, avec ton père, que l'homme de la pièce dit à ton père : « Venez voir mon blé gâté.) Image de Notre Dame de la Salette Vous y allâtes, il prit deux ou trois épis dans sa main, et puis il les .frotta, et puis tout tomba en poussière vous retournant, quand vous n'étiez plus qu'à une demi-lieue de Corps, ton père te donna un morceau de pain en te disant: ( Tiens, mon . . . .petit, mange ce pain, Je ne sais pas qui va en manger l'an qui vient ) Je lui répondis: ( C’est bien vrai, Madame, je ne me le rappelais plus ). Mon père ne m'interrompit plus, et j'étais à la fin de mon récit qu'il m'écoutait encore, fortement impressionné.
Depuis ce moment, il fut tout autre, laissant un libre accès aux personnes qui voulaient me parler. Le lendemain il me permit d'aller revoir ma montagne, avec ma grand-mère, mon maître et une de mes cousines, Mélanie Carnal, entièrement défigurée par la petite vérole, qui lui avait laissé un mal d'yeux très vilain et très douloureux. Mon père recommanda à sa mère de bien examiner les lieux pour voir si personne n'avait pu se cacher pour nous tromper. Je leur expliquai la place l'apparition, la marche aérienne, l'assomption de la belle Dame qui s'était fondue en l'air devant nous, je dis ses paroles et ses larmes. 

Mes parentes étaient touchées, elles burent de l'eau de la fontaine dont le cours abondant les étonna, Mélanie Carnal s'y lava et ses yeux furent guéris à l'instant. La grande pierre plate sur laquelle la Sainte Vierge était assise fut l'objet de leur vénération. Avec leur couteau elles en détachèrent sans beaucoup de peine, car elle était schisteuse sur la première couche, et se la partagèrent. Mon père fut édifié de la narration que lui fit à notre retour ma belle-mère, qui parla de la guérison instantanée et radicale de Mélanie Carnal, qu'il avait sous les yeux, qu'il put vérifier lui-même. « Ah! S’écria ¬t-i!, en se mettant la main sur la poitrine, oppressée depuis plusieurs années par un catarrhe, si la Vierge voulait aussi me guérir, je lui ferais une belle croix et Ménin irait lui-même la planter. » Sa femme lui parla aussi de la nudité des lieux: pas une pierre, pas un arbuste plus de mille mètres à la ronde: impossible à personne de se cacher là-haut, d'apparaître et de disparaître, et puis, cette fontaine qui coule abondamment, sans qu'il ait plu ou neigé depuis longtemps. J’irai, répondit son père et je verrai aussi. >
Quelques jours après, il montait avec trois de ses amis. Il visita en passant ses connaissances: Pierre Selme et Baptiste Fra, et ils
Arrivèrent sur le Planeau aux environs de midi. Ils furent saisis par cet impression salutaire qui y fait son séjour, et ces hommes qui n'avaient pas prié, quelques-uns depuis trente ans, tombèrent à genoux et pleurèrent.  Femme, dit mon père, en rentrant à la maison, je suis guéri, je n'ai plus sur la poitrine cette pierre de moulin qui m'étouffait. Je vais de ce pas trouvé Mr. le curé pour me confesser C'en est fait, je suis converti. » Il disait vrai; plus de blasphèmes, plus de cabaret, mais prière, fréquentation des sacrements, assistance à la messe tous les jours; il ne s'est pas démenti, ayant persévéré jusqu'à sa mort qui fut chrétienne, édifiante, et arriva quatre ans après, le 24 février 1850. 

M. Melin découvre que nous avons un secret... 

Son premier voyage à la montagne
L'enfance de Mélanie Calvat

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M.Mélin était alors pro-curé de Corps. C'était un homme instruit, calme, prudent et plein de désintéressement. Qu'on en juge par le poste brillant qu'il avait quitté, et celui qu'il occupait actuellement. Vicaire de la cathédrale, il ne balança pas à sacrifier l'heureuse aisance de ce poste honoré pour s'ensevelir dans la pauvreté et l'obscurité de cette humble paroisse, dont le titre était gardé par son humble prédécesseur. Il était loin de se douter de l'importance qu'elle prendrait plus tard à cause de la Salette.
Les calomnies dont il a été l'objet l'honorent et prouvent bien que c'était l'homme qu'il fallait dans les circonstances amenées par l'événement du 19 septembre 1846.Toujours, il fut bon et plein de longanimité à mon égard, l'un de mes premiers bienfaiteurs et des plus persévérants. Mais, qu'on le remarque bien, ce n'est pas avant l'Apparition, mais après, que nos rapports ont commencé. Avant, il ne me connaissait que comme un des enfants de sa paroisse qu'il avait vu rarement à l'église et plus rarement à l'école et au catéchisme, et jamais à la cure; la première fois que j'y suis allé, ce fut le samedi 26 septembre, huit jours après l'apparition, et voici à quel propos : Il ne put ignorer le mouvement qui se faisait chez nous et dans le pays à l'occasion de la grande nouvelle. Il se montra froid et peu pressé: tout le monde courait après lui et il resta dans son presbytère. Il faut le dire, je ne pensais pas non plus à Mr le curé. Le samedi, comme il sonnait sa messe, ma sœur alla lui dire . 

Savez-vous que mon frère a vu la Sainte Vierge ?
- Eh bien! Dis-lui de venir me trouver après ma messe Mélanie était descendue pour voir ses parents. Il nous demanda tous les deux. Il nous sépara, laissa Mélanie à la cuisine et me fit entrer au salon. Là, je lui fis mon récit qui l'impressionna fort peu. Quand j'eus fini : Est-ce là tout me dit-il. Non, répondis-je, il y a encore quelque chose, mais la Ste Vierge m'a défendu de te dire. »

Maison de Mélanie
Il fit entrer Mélanie, l'écouta et lui fit la même question. Mélanie a répondu comme moi; il comprit que la Sainte Vierge nous avait donné à chacun un secret. Il nous interrogea ensuite avec sa gravité ordinaire, puis nous a renvoyé sans nous avoir dit ni oui ni non. Le lundi, il alla visiter les lieux avec moi et Mélanie, prise en passant aux Ablandins. Un jeune homme fort et robuste, faisant les fonctions de sacristain, le suivait portant un panier plein de provisions pour le déjeuner, (28 septembre) Après 4 heures de marche, nous arrivâmes au pied du Gargas, où l'appétit et la fatigue disparurent comme par enchantement devant une gorgée d'eau de la Salette. Elle coulait toujours avec abondance de la fontaine tarie sur laquelle la belle Dame avait posé les pieds./Image du sanctuaire. Là aussi était la pierre, qui lui avait servi de siège. Mr. le curé nous fit raconter et expliquer sur !es lieux les diverses phases de l'Apparition, puis nous fîmes une petite prière, et l'on s'apprêtait à descendre, sans même songer à manger, lorsque Mr. le curé fit à propos de cette pierre la réflexion suivante ; » Si plus tard on peut vérifier que la Sainte Vierge soit ici descendue, cette pierre deviendra une relique précieuse; sinon, il n'y aura de perdue que la peine de l'avoir transportée à Corps. Ce disant, il la met dans un sac et en charge les épaules du sacristain, et nous voici en pleine descente. Arrivés en face du village et de l'église de la Salette, M le curé nous dit.
« Ah! J’ai oublié de prendre de l'eau de cette fontaine, qui va aller m'en chercher? 
-  Moi, lui dis-je
- Mais dans quoi la mettras-tu? »
Je prends alors la bouteille qu'il y avait dans le panier, pleine de vin, je la vide à terre et je remonte. « Nous t'attendrons à la cure de la Salette. »
Je fus bientôt redescendu, et nous voilà en route pour Corps: A l'entrée du bourg, Mr. le curé, prenant le chemin de la cure, nous dit .
« Passez devant Mme Aglot, et si quelqu'un vous demande ce que vous avez dans cette bouteille, vous direz que c'est de l'eau de la Salette. »
Mme Aglot était malade depuis quelque temps. Passant devant chez elle, la servante nous vit et nous demanda ce que nous portions -« De l'eau de Salette pour Mr. le curé, » répondîmes-nous. Elle va l'annoncer à sa maîtresse et est aussitôt que nous au presbytère « -Mme Aglot m'envoie, dit-elle à Mr. curé, pour vous demander de l'eau de la Salette.
- Vous direz à Mme Aglot que nous allons faire une expérience pour voir si la Sainte Vierge a apparu là-haut. Commençons tous une neuvaine et que Madame, en la faisant, prenne chaque jour un peu de cette eau et de la poussière de cette pierre sur laquelle la Dame s'est assise. Si c'est la Sainte Vierge qui est apparue, au bout de ces neuf jours, Madame sera guérie; si elle ne l'est point, ce sera une preuve que ce n'est pas la Sainte Vierge. » Il fut fait ainsi, et le même jour Mme Aglot, parfaitement guérie, se mettait à table avec ses enfants, et mangeait de tout comme avant sa maladie.

Maximin et Mélanie au couvent de la Providence

Bibliographie: L'enfance de Mélanie, 

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Cependant, on pressait à Gap, on sollicitait vivement. Pour protéger les deux enfants de la foule, l’évêque de Grenoble prit une décision; elle se chargeait de la pension de Maximin et de Mélanie, et, dès le 2 décembre, nous étions l'un et l'autre installés au couvent, mais séparément. Mélanie y passait la nuit et le jour avec les pensionnaires; moi, le jour seulement dans la salle dont j'ai déjà parlé, me retirant le soir chez mon père, les bonnes sœurs furent très contentes de recevoir Mélanie, il y eut presque une querelle pour savoir celle d'entre elles trois qui en serait chargée. La Supérieure, comme plus raisonnable, renonça à son droit, et il fut convenu que l'enfant privilégiée alternait d'une sœur à l'autre, de mois en mois. Pour satisfaire l'empressement des deux plus jeunes, Mme la Supérieure, qui dépassait 40 ans, présidant la salle d'asile, se trouva par là même chargée de moi. Je fus si content et si heureux des soins de cette bonne sœur que je ne voulus plus entendre parler de changer d'école.

Et voilà comment la Providence nous avait menés au couvent. 
Nos occupations étaient simples: nous ne savions ni l'un ni l'autre point de prières, encore moins de catéchisme. On nous mit tous les deux à l'abécédaire. Nous apprîmes avec le temps à lire, et à écrire, et notre catéchisme, II me fallut plus d'un an, quoique exercé presque tous les jours, pour apprendre à bien servir la messe, et Mélanie pour réciter couramment les actes de foi, d'espérance et de charité, quoiqu'on les lui fit lire régulièrement deux fois par jour. / Couvent de Providence
Pauvres sœurs! que nous avons du les faire souffrir et combien nous avons exercé leur patience! Moi surtout par ma turbulence, qui me faisait appeler par elles "mouvement perpétuel" et me rendait incapable d'avoir une contenance. Impossible de me tenir en place, soit quand on m'interroge, soit quand on m'instruit, et c'est en tournant mon chapeau, mon bâton, un bout de corde, ou en .jetant une gobille que j'écoutais mes leçons, ou que je faisais nos réponses. Je n'étais grave que pendant Je récit de la Sainte Vierge. Oh! à ce moment-là, je ne sais quel coup électrique m'est communiqué pour redresser mes nerfs et les contenir respectueusement, Mais, le récit, terminé, je n'y tiens plus, je redeviens tout nerveux, et l'on m'a vu me suspendre à une corde, ou sur une chaise, et, à défaut de chaise, m'asseoir par terre, m'y traîner sur mes genoux, m'y rouler même, sans être arrêté par la présence de qui que ce soit.
« Dis-moi donc, mouvement perpétuel, me disait un jour madame la Supérieure, si la Ste Vierge ne t'a point recommandé d'être plus sage ?
-eh bien! Non, elle ne n'a rien dit comme ça.
-cependant. Elle t'a demandé .si lu faisais bien les prières?
-Oui, mais elle ne m'a pas dit autre chose.
- C'est peut-être là ton secret que tu ne veux pas dire ?
-c'est cela ou autre chose,
-Dis-nous seulement, je l'en prie, si c'est quelque chose de triste ou de gai?
-Peut-être qu'il est triste, peut-être qu'il est gai,
-Oh! Tu ne veux pas nous le dire parce que cela nous ferait de la peine, je le gage,
-De la peine ou de la joie,
-Cela nous ferait pleurer, n'est-ce pas',?
- Vous pleureriez ou vous ririez, oui ou non,
-Dis-nous lequel.
-.Avec force et en frappant sur la table :
 -Eh' .Je ne veux pas. le dire, moi; d'ailleurs toutes tant que vous êtes ici autour de cette table, cela ne vous regarde pas, mon secret ! »
Je regrette bien mes étourderies, à cause du tort qu'elles ont pu faire à la Salette.
Un jour que je m'amusais avec un bouillant une porte du jardin, un homme m’aborde :/image d’un homme et de Maximin.
- Enfin Maximin que voulez-vous ? Je ne puis vous croire quand vous racontez tout cela, dit-il, vous êtes, si étourdi; comment voulez-vous que .i ‘ai foi en vous?
 -Mais, monsieur, je ne vous prie point d'avoir foi en moi, mais -seulement en ce que je dis'.
-N'ayant pas foi en vous, je ne puis avoir foi en ce que vous dites'.
-Pardon, Monsieur, mais. si vous ne voulez pas le croire, laissez-le " je dis ce que j'ai vu, Voilà.
-Bah' si la sainte Vierge avait voulu parler à des enfant, elle eût choisi de bons' petits. Enfants, bien pieux, au cœur bien pur.
-Comment, savez-vous, Mr, que je n'ai pas le cœur pur?
 -Oh! C’est que vous m'avez scandalisé, ce matin par votre dissipation, en répondant à la messe vous tourniez la tête. Si la Ste Vierge vous avait parlé, vous seriez certainement plus recueilli. Eh bien! je ne suis pas .sage, voilà tout. Tenez, Maximin, voulez-vous que je vous dise la vérité?
 -Dites ! Vous vous êtes entendu avec Mélanie et on vous a donné de l'argent pour dire toute cette histoire,
-Eh bien! Mr. puisque vous en savez tant, dîtes combien on m'a donné,
-Oh! le prix n’y fait rien; mais vous avez été payé.
-Moi je dis non. Si vous ne voulez pas le croire, laissez-le.
Un de ces' jour, on viendra vous prendre, on vous mettra en prison et vous serez conduit à l'échafaud.
-Eh bien! J’y monterai, qu'est-ce que cela me fait:
- Vous avez voulu faire parler de vous, cela durera peut-être un an, et puis tout tombera,
-Ca tombera, ça tombera quand la religion tombera! »

Maximin et Mélanie. 

Le bon mot de la fin

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Qu'on le sache bien une fois pour toutes: .jamais je ne me suis entendu avec Mélanie, Je n'ai sympathisé avec elle sur aucun point que celui de l'Apparition, non pour l'inventer mais pour le dire chacun de notre côté: elle, telle qu'elle l'avait vue et entendue, ensemble, le 19 septembre 1846, la Dame nous ayant parlé et s'étant montrée à tous les deux à la fois. Je ne me suis jamais inquiété de son récit, ni elle du mien, et jamais nous n'avons parlé ensemble ni de nos réponses, ni des demandes qui nous étaient adressées, Si nous nous sommes toujours accordés là-dessus, c'est bien à notre insu et par la force seule des choses et de la vérité. Rien, en effet, de plus opposé que nos deux caractères, cela se voit au premier coup d'œil ! Nous ne dissimulons nullement le peu de goût que nous avons l'un pour l'autre. Mélanie ne laissait pas échapper les occasions de me mortifier, et quand je pouvais aussi la fâcher, j'étais bien content.
Un jour que nous tenions tous les deux notre récréation au milieu des sœurs, Madame la Supérieure eut à me reprendre sur mon peu de tenue, j'étais assis par terre dans le foyer, « -Oh! dit

Mélanie, comment voulez-vous', ma sœur, qu'il se tienne bien, il n'a pas' pu se tenir devant la Ste Vierge.
-Comment, il s'est mal tenu devant la Sainte Vierge? Qu'a-t-il donc fait ?
-Eh bien ;, il avait son chapeau, il l'a mis sur son bâton et il le faisait tourner. Puis, il a remis son chapeau et il a pris son bâton et il s'en servait pour faire rouler des pierres, jusque sur les pieds de la Sainte Vierge,
 -Oh! Pour cela, interrompis-je tout honteux, ne le croyez pas ma sœur, il n'est pas seulement allé une pierre jusqu'à la Sainte Vierge,
-Mais tu faisais rouler les pierres.
-Oui, mais pas une n'a pu attraper la Sainte Vierge, Je faisais rouler des pierres comme ça avec mon bâton, mais ça n'a pas pu toucher la Sainte Vierge. C'est Mélanie qui a dit ça et ça me fait honte
-Mélanie a-t-elle dit vrai ?
-Oui, mais elle n'avait pas besoin de le dire, ça me fait de la peine » Quelqu'un me disait devant elle :
« Si vous êtes missionnaire, Mélanie pourra vous aider à convertir les sauvages, puisqu'elle veut être religieuse dans les pays étrangers
-Oh' Mélanie peut bien aller où elle voudra, je ne veux pas de femme à ma suite! Va, -m'écriais-je-, quand je serai missionnaire, si tu viens à mon confessionnal, tu verras, je te donnerai une ai grosse pénitence, que tu ne seras pas tentée d’y revenir.
-S'il n'y a que moi à ton confessionnal, reprend Mélanie, il sera vide bien souvent, ton confessionnal »

La mort de Maximin

Le 1er mars dernier, il y a eu cinquante ans que le bon, loyal et pur Maximin Giraud a échangé les tristesses de la terre pour les Joies du ciel.

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Précieux trépas dans le Seigneur que cette entrée dans la vie éternelle au début du mois tout spécialement consacré au glorieux patriarche, Saint Joseph.  Retiré à Corps, où il était né, auprès de ses bienfaiteurs les époux Jourdain, le berger de La Salette n'avait cessé d'épurer son âme dans le creuset de la souffrance depuis avril 1874. L'ancien rhumatisme articulaire contracté des années auparavant avait fini par se porter au cœur, déterminant une endocardite. A l'oppression de l'asthme qui le faisait étouffer a chaque instant et provoquait des quintes extrêmement pénibles se joignait une enflure jusqu'à mi-corps, si énorme qu'il lui était impossible de s'habiller et de se déshabiller seul. A peine deux améliorations miraculeuses, mais de courte durée, l'une en juillet à la suite d'une neuvaine à Notre-Dame de La Salette, l'autre en octobre après un grand élan de confiance envers cette Mère bien-aimée, lui avaient-elles procuré quelques semaines de répit. Un voyage à Grenoble vers la mi-décembre, en vue de solliciter d'urgence des secours réclamés par son état de pauvreté absolue, causa une rechute dont il ne devait pas se relever. Cependant, il eut encore la joie, très douce, d'un mieux subit obtenu le 1er février 1875 par des prières ferventes, de faire, pour la présentation de la très Sainte Vierge, une dernière communion dans l'église paroissiale où il avait été baptisé fin 1835 et où, pour la première fois, il avait reçu le Bon Dieu, l'amant des codeurs purs, en 1848.

Le 1er mars devait être le dernier jour de sa vie d'ici-bas. Comme s'il avait pressenti l'heure de sa délivrance, /le dimanche 28 février, il avait dit M. l'abbé Fuzier, archiprêtre de Corps qui était venu le voir, ainsi qu'il avait l'habitude de le faire presque tous les deux jours. Il avait dit:  Lundi, Monsieur le Curé, nous ferons nos grandes affaires. De fait, le lundi, vers 3 heures de l'après-midi, le mal empira à vue d'œil. Averti, M. l'abbé Futier vint le confesser et lui proposa de lui administrer tes derniers sacrements ; ce qu'il accepta de grand cœur. Quelques minutes plus tard, le prêtre revient de l'église avec le Saint Viatique . le malade, qui était assis et priait dans le plus profond recueillement, se lève vivement, va au devant de Jésus Hostie et lui exprime de façon touchante ses sentiments d'adoration, d'humilité, de foi, d'amour. Puis il se rassie sur le fauteuil dont une charité exquise l'avait pourvu, récite à haute voix le confiteor et communie avec une ferveur indicible. Ensuite, il présente chacun de ses membres endoloris aux onctions saintes, s'unissant de cœur et de bouche aux formules de la liturgie, et reçoit l'indulgence du jubilé et de la bonne mort. Alors, il se fait mettre debout pour saluer et remercier avec effusion M. le curé, obligé de partir pour raison de ministère. Il fait seul quelques pas vers une table et les mains posées sur le bois, contemple un instant une belle Madone. Il se retourne, s'appuie sur le dossier de son lit de fer et exprime ses dernières intentions à sa mère adoptive et termine par ces paroles qui furent les dernières qu'il prononça. Que la très sainte Volonté de Dieu s'accomplisse en toutes choses 

Il était à bout de force. Mme Jourdain le fit rasseoir et c'est la tête sur son épaule sans trouble, dans le calme le plus parfait, que Maximin Giraud, berger de La Salette, ferma doucement les yeux dans la clarté du jour en déclin pour les ouvrir à jamais à la lumière sans ombre du Soleil sans couchant. Heureux, ceux qui meurent dans le Seigneur!  chante l'Église Immortelle sur le cadavre de ses enfants. La mort paisible de Maximin était la réalisation admirable du souhait qu'il formulait dans son /règlement du Séminaire . Que je ne craigne pas la mort et qu'au moment suprême, je sois assisté de la Très Ste Vierge de La Salette et que je la voie. Que la pureté soit dans mon cœur, mes pensées et mon corps, pour obtenir une bonne mort ! Que je meure avec mon chapelet! Que je meure de manière à n'avoir que le moins de temps possible à rester en purgatoire. Qu'au signal de la mort, saint Joseph vienne m'aider à passer de cette vie en l'autre et que je le voie! 

La résignation la plus chrétienne: telle avait été la note dominante de sa longue et douloureuse maladie Jamais une plainte, jamais un murmure ne s’étaient échappés de ses lèvres. C'est en victime d'expiation unie à celle du Calvaire qu'il avait supporté ses lancinantes tortures Il répétait souvent « Mon Dieu, je vous l'offre! » Son mot habituel, dont nous trouvons l'expression dans ses lettres, était. « Que la très sainte volonté de Dieu, et non la mienne, s'accomplisse en moi, soit par la souffrance, soit par la santé C'est ce que je demande chaque jour dans mes prières »  Son seul regret était de ne plus pouvoir remplir sa mission sur la montagne même de La Salette et ailleurs./ « Que n'ai-je le bonheur, écrivait-je à un curé qui J'invitait à venir raconter à ses paroissiens l'histoire de l'Apparition, de pouvoir aller répéter à vos populations que j'ai bien vu et entendu une Belle Dame, remontée au ciel Je 19 septembre 1946 et pour laquelle je suis prêt à donner non seulement ma pauvre vie, mais 10000 vies si je les avais, pour attester la réalité d'un si mémorable événement (22 juillet 1874) Toutefois il se rendait avec bonheur au désir des pèlerins qui, de retour de la Sainte Montagne, ne voulaient pas repartir sans l'avoir entendu faire son récit et répondre à leurs objections.

« Couché dans un grand état de souffrance, raconte M l'abbé Le Baillif,  que de fois il lui fallut s'habiller non sans une extrême difficulté et descendre un escalier étroit et douloureux à ses pauvres jambes toujours très enflées. Souvent la foule était trop grande pour être contenue dans la maison, il était obligé de parler à la porte et de donner ensuite sa signature sans fin. Bien qu'il fût énormément fatigué par d'aussi longues séances, il ne se plaignait jamais. Jamais il ne manifestait aux pèlerins empressés et bruyants le plus léger déplaisir, il était toujours et pour tous bon, aimable, se dévouant pour satisfaire ceux qui, avides de s'instruire à fond sur l'auguste et céleste apparition, réclamaient les détails les plus circonstanciés et les plus précis Il s'exécutait encore de bonne grâce quand on montait le visiter jusque dans sa pauvre chambre. »
Il mit à profit le mieux passager survenu en octobre 1874 pour faire, les 4 et 5 novembre, l'ascension de sa chère montagne; par deux fois, d'abord, dans la salle des dames, en présence de la supérieure et des religieuses de La Salette, ensuite devant la statue de l'Assomption pour deux Frères de Saint-Viateur et un petit groupe de pèlerins, il fit la narration la plus captivante et la plus détaillée qui soit sortie de ses lèvres sur l'apparition de la Belle Dame Une dernière fois, il la répéta à ses intimes le 27 février, avant-veille de sa mort, et tout radieux, il ne pouvait s'empêcher de s'écrier « J'ai pu vous la redire aujourd'hui samedi en J'honneur de la Très Sainte Vierge' »

S'il devait renoncer à la faculté de publier partout le message de la Reine du paradis, du moins le berger de La Salette se dédommageait de cette Impuissance physique par un redoublement de ferveur à l'égard de cette bonne Mère Il ne cessait de s'adresser à elle, baisant avec piété son scapulaire, multipliant les neuvaines en son honneur, disant et redisant le chapelet Depuis longtemps le chapelet était sa plus chère dévotion Séminariste, étudiant, soldat ou jeune homme du monde, si avancée que fût la soirée, jamais il n'avait omis de le réciter avec dilection un seul jour. Mais maintenant que la souffrance le tenait confiné dans sa pauvre chambre, le chapelet était devenu sa prière pour ainsi dire continuelle, et, loin de diminuer sous le coup de l'épreuve, sa ferveur allait croissant d'intensité avec elle. C'est, certes, le trop-plein de son cœur qui s'épanchait lorsque, le 25 octobre 1874, il écrivait ces lignes à un ami . « Oh! que je l'aime, cette bonne Mère! Et si elle termine son œuvre je ne sais pas ce que je ne ferai point pour lui témoigner toute ma gratitude. Je n'ai fait ni promesse ni vœu de peur que je ne puisse accomplir ce qu'elle attendrait de moi, mais elle n'aura qu'à parler pour que l'aille d'un bout à l'autre du monde travailler à sa plus grande gloire. Que sa volonté soit faite, et non la mienne! Ce que je lui ai demandé, c'est qu'elle se laisse aimer par moi autant que cela me fera, plaisir, qu'elle ne me contrarie pas dans mon amour, dans mon affection toute filiale et si ardente pour elle. Oh I priez-la bien pour moi, afin que je l'aime davantage encore! »

Avec quelle ardeur il désirait là gloire de Marie !
« J'ai 39 ans, confiait-il, quelques mois de mourir, à l'abbé Servais, directeur de l'Archiconférie Réparatrice du blasphème, la mémoire, chez moi, est bien rouillée mais si la Très Sainte Vierge le voulait, malgré cela, que je me fisse prêtre, elle n'aurait qu'à lever le petit doigt, et aussitôt je me mettrais à l'oeuvre ! »
Quand, le 2 février 1875, un peu soulagé de son enflure, il avait, appuyé sur sa canne, entrepris une marche malaisée vers l'église pour communier en l'honneur de la Vierge Mère, il ne put s'empêcher de dire à Soeur Sainte¬ Thècle, surprise de le rencontrer « O bonne maman Thècle, il faut bien aimer la Très Sainte Vierge pour venir à l'église aujourd'hui! » Au plus fort de la maladie, son grand remède était de boire, par confiance en Marie, de l'eau de la fontaine miraculeuse confiance en saint Joseph
Sa confiance n'était pas moindre en son virginal époux, saint Joseph, patron de l'Église universelle et de la bonne mort, protecteur du pauvre et de l'orphelin Il se plaisait a réciter le chapelet en son honneur « Je ne lui demande, répétait-Il, rien que de m'assister à l'heure de ma mort. Il est si bon, qu'Il fera certainement quelque chose pour moi » Son désir était de lui faire ériger une chapelle et il avait déjà mendié dans ce but. La veille de sa mort, il s'entretenait avec ses visiteurs de la dévotion envers ce grand Saint, et, l'on avait convenu de commencer le lendemain une neuvaine au cours de laquelle le malade devait communier. C'est sans doute en récompense de
Cette tendre dévotion que le glorieux patriarche appela son petit serviteur au royal séjour du repos éternel le premier jour du mois qui lui est consacré et que les obsèques eurent lieu le mercredi 3 mars, au milieu d'un concours ému de clergé et de peuple

Confidence
De plus, il semble bien qu'on doive admettre qu'il vint consoler de sa présence les dernières heures du berger de La Salette Le 28 février, aux Soeurs Sainte- Thècle et Sainte-Valérie venues s'entretenir familièrement avec lui, comme elles le faisaient bien souvent, Maximin affirma la présence mystérieuse, de jour et de nuit, d'un inconnu dans sa chambre, ou plutôt l'ombre d'une personne invisible pour tout autre que pour lui Il en avait déjà parlé à M le curé et à d'autres visiteurs. Et jusque dans la nuit qui précéda sa mort, il ne put se défendre de s'assurer que c'était bien Mme Jourdain qui le veillait là, tout près de son lit, et de lui redire son étonnement pour [a présence d'une deuxième per¬sonne qui ne cessait de le veiller aussi » (Le Ballif, id p 573) Saint Joseph, à n'en pas douter, était venu l'aider à soutenir victorieusement le grand combat de l'agonie contre l'ennemi du salut. Mme Jourdain a narré cette lutte terrible qui se livra vers 5 heures dans l'âme de son cher enfant « Il était haletant, sa pauvre tête ruisselait de sueur Ce n'est qu'après avoir remporté la victoire qu'il rouvrit ses grands yeux comme sortant d'un état de léthargie. Je m'approchai encore plus près de lui pour lui entendre dire d'une voix altérée « Oh comme il en coûte pour remporter la victoire en prenant l'assaut contre un fort si bien rangé en bataille » Moi-même, en entendant ces paroles, j'étais saisie, sans mouvement Ce n'est qu'après quelques instants que sans mot dire je lui épongeai cette extraordinaire transpiration, dont i[ était entièrement couvert » (Inédit) M le curé étant venu dans la matinée s'informer des nouvelles du malade, celui-ci lui répéta « Je vois toujours autour de moi deux personnes, maman Jourdain et puis encore une autre; ou bien je la vois deux fois en même temps!» Faut-il s'étonner de ce fait extraordinaire, si l'on veut bien se rappeler qu'en 1859 Maximin avait déjà été assisté visiblement de saint Joseph dans l'église Saint-Sulpice à Paris Il en fit lui-même le récit dans une Conférence à Notre ¬Dame de Sainte-Croix du Mans, le 6 décembre 1863

En voici la relation, inédite, copiée sur le Procès-verbal de l'As¬sociation de Saint-Joseph audit collège.
« Maximin termine par un fait personnel propre à inspirer de la /confiance en Saint Joseph .Il raconte que, se trouvant à Paris dans un dénuement qu'il ne voulait pas faire connaître et n'ayant rien pris depuis quarante-huit heures, il eut la pensée de recourir à la Très Sainte Vierge et se rendit à l'église Saint-Sulpice dans sa chapelle, où i[ aimait à aller prier parce que la statue qui s'y trouve lui rappelait mieux que toute autre Notre-Dame de La Salette. Il pria long¬temps avec ferveur et, pendant deux heures, il attendit en vain ['effet de sa prière Désespéré et presque irrité, i[ dit à la Très Sainte Vierge « Eh bien Il puisque vous refusez de m'accorder ce que je vous demande, je vais m'adresser à votre époux, Il m'exaucera bien, lui, j'en suis sûr » Il priait quelque temps, lorsqu'il sentit quelqu'un lui frapper légère¬ment sur l'épaule, quoiqu'il n'eut vu personne dans l'église Il se retourne et voit un vieillard, qui lui était complètement Inconnu, lui faire signe sans mot dire de sortir avec lui de l'église Ce vieillard le conduit dans un petit hôtel, où il le fait manger, en lui recommandant de le faire lentement afin de ne point se faire mal, et après avoir payé, il lui dit « Soyez sage, et vous ne tomberez plus jamais dans une pareille nécessité si vous êtes fidèle à suivre la voie que je vous ai indiquée Au reste, vous avez eu tort de ne pas aller dans tel endroit (qu'il lui désigna), vous y auriez trouvé des recommandations; Il en est temps encore, une lettre vous y attend, mais hâtez-vous » A ces mots, le vieillard disparaît sans que Maximin ait jamais su ce qu'il était. On demande à Maximin s'il ne crut pas alors que ce vieillard fût saint Joseph Il répond qu'il n'oserait pas l'affirmer, qu'il n'avait vu dans cet événement qu'une grâce du bon Dieu Ce fait sans doute a contribué à faire dire à Maximin que saint Joseph nous exauce pour le temporel comme la Sainte Vierge pour le spirituel »

Le cœur de Maximin 
Tandis que le cœur de Maximin, extrait et embaumé, a été porté au sanctuaire de Notre-Dame de La Salette, son corps repose dans le cimetière de Corps, en une fosse dont le Conseil municipal accorda la concession gratuite Une plaque de marbre blanc apposée au mur, face à [a grille d'entrée, signale la tombe au pieux visiteur par une Ins¬cription simple en !ettres dorées Tombe modeste, mais combien vénérable !

Le 11 septembre 1901, Mélanie Calvat qui était en pèlerinage à La Salette en compagnie de plusieurs prêtres, s'en fut avec eux sur cette tombe Arrivés à l'endroit, elle dit ces paroles textuelles « Disons un Pater et un Ave pour la gloire accidentelle de Maximin qui est au ciel » Quelques minutes après survient M. Barbe, ancien maire de Corps Elle fait de nouveau l'éloge du défunt « Pas de De profundis sur là tombe de Maximin! Il est au ciel.  En êtes-vous bien sûre, ma soeur? » questionne l'un des prêtres présents -« Oui, j'en suis sûre » Et étendant la main sur la tombe, elle ajoute « Je le jure » Puis, prenant une fleur de cette tombe, elle l'offre à l'interrogateur, en disant « Gardez cette fleur, car elle a poussé sur la tombe d'un saint » C'est encore Mélanie qui a porté sur Maximin le Jugement qui sera celui de la postérité « Il a été martyr pour l'accomplissement de sa mission Mais vive Dieu! on peut bien dire avec vérité qu’il nage dans la g!oire, il recueille ce qu'il a semé dans les pleurs »

Le 10 octobre 1901 
Ce Jugement fait écho à la déclaration publique du p Archier, supérieur des missionnaires de La Sa!ette « Vir¬ginitate floruit » il a conservé Intact le lys de la virginité C'est la thème de l'éloge funèbre prononcé sur la tombe au jour des funérailles . Ainsi, les paroles de l'un et de l'autre témoignent éloquemment que le berger de La Salette a su, avec la grâce de Dieu, être toujours fidèle à la recommandation que lui avait faite jadis par le père de Villefort, son directeur au Grand Sé¬minaire d'Aire, sans doute au nom de la Très Sainte Vierge « Va, va dans le monde comme l'onde pure d'un ruisseau à travers l'océan, sans rien emporter de son écume ni rien perdra de ta douceur et de la limpidité de ton âme »



Le secret de Maximin

Secret écrit le 3 juillet 1851 et retrouvé dans les archives vaticanes
le 2 octobre de l’an 2000 par le père Michel Corteville. 

Mobirise

« Le 19 septembre 1846, nous avons vu une belle Dame. Nous n’avons jamais dit que cette dame fut la Ste Vierge mais nous avons toujours dit que c’était une belle Dame. Je ne sais pas si c’est la sainte Vierge ou une autre personne. Moi, je crois aujourd’hui que c’est la sainte Vierge. Voilà ce que cette Dame m’a dit : « Si mon peuple continue, ce que je vais vous dire arrivera plus tôt, si il change un peut ce sera un peu plus tard. La France a corrompu l’univers, un jour elle sera punie, la foi s’éteindra dans la France, trois parties de la France ne pratiqueront plus la religion ou presque plus l’autre partie la pratiquera sans bien la pratiquer; puis après les nations se convertiront et la foi se rallumera partout. Une grande contrée dans le nord de l’Europe aujourd’hui protestante se convertira. Par l’appuie de cette contrée, toutes les autres contrées du monde se convertiront. Avant que tout cela arrive, de grands troubles arriveront dans l’Eglise et partout puis après notre Saint Père le pape sera persécuté, son successeur sera un pontife que personne s’y attend. Puis après une grande paix arrivera mais elle ne durera pas longtemps. Un monstre viendra la troubler.

⏳ Tout ce que je vous dis là, arrivera dans l’autre siècle, au plus tard autour de l’an 2000. Maximin Giraud. 3 juillet 1851.

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